►SYNTHÈSE COURTE
L’Art de Vivre invente des spectacles, des dramaturgies et des mises en scène, mais en cassant complètement tous les dispositifs d’intimidation de la représentation théâtrale. Quand cette compagnie est invitée en résidence dans le Pays Gapençais, elle ne débarque pas avec un savoir et avec la prétention de rendre les gens plus savants. Au contraire l’Art de Vivre revendique une part d’ignorance et même d’idiotie. Pourquoi ? Sans doute pour se libérer du poids des a priori et des conventions sociales, car comme Clément Rosser l’énonce dans son essai le Réel, traité de l’idiotie : « Toute chose, toute personne, sont ainsi idiotes dès lors qu’elles n’existent qu’en elles-mêmes ».
L’aventure des Pas Perdus relève aussi d’une incroyable capacité à créer les conditions pour que vivre devienne un art à part entière et à plein temps. Ce n’est pas un hasard si cette association partage des locaux avec l’Art de Vivre, au Comptoir La Victorine. Bien plus qu’un rapprochement géographique, les deux structures développent, dans des formes très différentes, des approches esthétiques et politiques communes. Pendant trois ans, Les Pas Perdus ont été en résidence à Bruay-la-Buissière, dans l’un des plus anciens sites d’habitat ouvrier du bassin miner du Nord-Pas-de-Calais. Avec 18 « occasionnels de l’art », ils ont conçu une Promenade du jardin des souhaits bricolés. Au grès de cette déambulation ludique, on croise pas moins de 23 installations in-situ, des sculptures et autres œuvres visuelles et sonores, représentant autant de projections imaginaires et sensibles de cet ancien coron et de son devenir. Lire la suite